L’idée de créer un Conseil d’autorégulation pour le milieu publicitaire mijote depuis fin octobre 2007. Un projet parallèle, à savoir la rédaction d’un Code déontologique de la publicité, figure également dans l’agenda. Il puisera en principe ses références dans le code de la Chambre internationale de commerce, la loi n° 77-33 relative à la communication audiovisuelle, les chartes (respect de l’image de la femme) et les codes sectoriels, notamment des télécoms. Cinq mois plus tard, où en est-on exactement?
Une commission tripartite composée d’annonceurs, régies et agences publicitaires a été constituée début février. Elle a été scindée en deux sous-commissions. La première planchera sur le Code de déontologie. Salim Sheikh, DG de Maroc Pub Média, régie attitrée de la SNRT, en fait partie. La seconde entité a pour mission de définir les contours de l’autorégulation. L’on comptera parmi ses membres, Hicham Marhoum, le top manager de Mindshar.
Les membres de ces deux sous-commissions ont prévu d’ailleurs de se concerter le mercredi de chaque semaine. Ils se sont déjà donné rendez-vous deux fois en mars. Quant à la commission, une assemblée plénière se tiendra mensuellement. La prochaine est prévue pour la fin de cette semaine.
Une première réunion entre annonceurs, régies et agences publicitaires a été tenue le 6 février dernier. Durant ce premier rendez-vous, la directrice marketing de L’Oréal, Leila Benjelloun, a présenté «une plate-forme de travail pour la création d’un organisme d’autorégulation en publicité», selon le compte rendu de cette réunion.
Trois pistes d’intervention ont été retenues: contrôle, conseil et sensibilisation. La vocation de cette future instance ne sera pas la censure. Précisons qu’avant 2005, une commission centrale monopolisait le contrôle, en amont, des spots et les censurait en cas de non-conformité.
Après cette date, c’est plutôt la cellule publicité, dirigée par Nouredine Affaya, et qui intervient sous l’égide de la Haute autorité de l’audiovisuel (HACA), qui a repris en main cette fonction. Contrairement à l’ex-commission de censure, elle agit après la diffusion de la publicité. C’est pour éviter les désagréments, financiers notamment, de l’interruption d’une campagne publicitaire que le futur organisme d’autorégulation trouve sa raison d’être. Ce dernier va donc intervenir avant toute diffusion de la publicité.
Pour le moment, l’option retenue est que les «avis du conseil d’autorégulation de la publicité soient facultatifs». L’esprit est de responsabiliser avant tout les publicitaires. «C’est aux annonceurs de gérer le risque d’une censure», commente une source. Qu’en est-il de son mode de fonctionnement? Le jury, dans lequel ne siègera en principe aucun publicitaire, a 48 heures pour valider ou non une publicité. «Le délai paraît raisonnable. Il suffit que les annonceurs intègrent l’étape visa dans leur planning», selon le compte rendu de la réunion du 6 février. Quant aux séances de visionnage des spots, les professionnels ont opté pour le mercredi au lieu du jeudi après-midi. Au nombre de 2 séances de visionnage par semaine, elles devront augmenter durant la haute saison, au Ramadan par exemple.
Faiçal FAQUIHI
Source : http://www.leconomiste.com du 3 avril 2008