PLF 2022 : les principaux points de la conférence de presse de Nadia Fettah
Le financement du programme gouvernemental, la suppression de la progressivité de l’IS, le fonds Mohamed VI pour l’investissement… sont autant de sujets, sur lesquels la ministre de l’Economie et des finances a donné des précisions, lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 26 octobre.
Après son grand oral au parlement, lundi 25 octobre, la ministre de l’Economie et des finances Nadia Fettah a donné la traditionnelle conférence de presse, pour la présentation du Projet de loi de Finances 2022.
Une première sortie médiatique réussie pour la nouvelle argentière du Royaume. Plusieurs sujets ont été abordés et pour lesquels, Nadia Fettah a répondu avec assurance, parfois avec une tonalité plus politique que technique.
« Sans les ministres RNI, la situation économique aurait été pire »
Celle qui a critiqué les 10 ans de gestion du PJD au parlement, subissant les foudres des critiques l’accusant d’éluder la participation du RNI, a répliqué lors de la conférence. Elle persiste et signe.
« J’ai, effectivement, dit que les réalisations des dix dernières années sont en deçà des attentes et de l’ambition. Les chiffres sont têtus, je ne les invente pas. Je suis d’autant plus à l’aise et ça m’engage de dire cela, car nous faisions partie de ces gouvernements. Nous sommes donc légitimes à répondre à cette question », s’explique-t-elle.
« Nous avons pris nos responsabilités, dans les secteurs que nous avons gérés et, heureusement, que nous les avons bien gérés car ils ont contribué à ce que la situation ne soit pas pire qu’elle ne l’est », accuse-t-elle.
Les éclairages sur le PLF 2022
La conférence a bien, évidemment, été aussi l’occasion d’apporter des explications à plusieurs interrogations autour du PLF. Voici les principaux éclairages donnés.
>> Pas d’emprunt national en 2021.
La ministre a été catégorique, l’emprunt n’aura pas lieu comme prévu cette année. Qu’en est-il de 2022 ? Tout dépend de l’opportunité du marché, répond-elle.
>> Financement du programme gouvernemental.
Les besoins estimés seront financés, globalement, à 80% par le marché intérieur et 20% par le marché extérieur.
« Nous avons toutes les assurances que le financement du programme présenté sont garantis, avec les mécanismes enclenchés avec nos partenaires. Pour les opportunités supplémentaires, nous sommes à l’écoute du marché et des meilleures conditions », avance la ministre.
La privatisation assurera 8 milliards de DH (MMDH). « Nous avons le confort nécessaire pour nous assurer, que ce montant pourra être réalisé sur l’année 2022 », assure Nadia Fettah. Et d’expliquer : « en fonction du redémarrage de l’activité et des opportunités qui se présentent, nous allons faire des arbitrages entre les actifs matures et les moins matures, les positions minoritaires ou majoritaires.. Et bien, évidemment, la solution du PPP (partenariat public-privé) est importante, comme chemin à prendre pour accompagner, progressivement, le parcours de cette privatisation ».
>> Fonds Mohammed VI pour l’investissement.
« Le premier conseil d’administration n’a pas encore été tenu, mais un grand travail a été fait », assure Nadia Fettah.
Ce travail concerne les sujets de structuration de ce fonds, de financement, des fonds thématiques, de la façon de les gérer avec beaucoup de partenaires qui seront associés.
Il y a eu, également, un travail sur les « Dealflow », les opérations qui ont besoin d’être financées.
>> La suppression de la progressivité de l’IS
Le PLF propose la suppression de la progressivité. Sur ce point, la ministre s’explique. « La progressivité de l’IS était une sorte d’innovation locale. On doit revenir dans la proportionnalité et c’est une recommandation de la loi cadre sur la fiscalité, conformément, aux meilleurs Benchmark internationaux ».
« La progressivité est une notion qui fonctionne davantage, avec un impôt sur les revenus qu’un impôt sur les sociétés. Il était temps qu’on revienne à la proportionnalité pour permettre d’aller vers le taux unique ».
De son côté, le ministre-délégué Faouzi Lekjaâ chargé du budget ajoute « que la progressivité est rare, au niveau mondial pour ne pas dire inexistante ». Il laisse entendre certaines pratiques par les entreprises pour optimiser la fiscalité. « Une entreprise qui allait se retrouver à un taux de 31%, filialise en deux ou en trois pour être à des taux plus bas. On a assisté à ce phénomène, aujourd’hui la correction a été faite pour récupérer, autour de 2 milliards de DH perdus suite à cette mesure », détaille Lakjaa.
>> La promesse des 250.000 emplois.
Les 250.000 emplois sont promis pour 2022 et 2023 dont 125.000 emplois, dès l’année prochaine. Pour ce premier objectif, l’enveloppe mobilisée est de 2,5 MMDH.
« Ces emplois vont être créés, via des petits et grands travaux, essentiellement, dans les parties infrastructures, mais pas seulement il y aura d’autres initiatives, dans d’autres départements productifs », explique la ministre.
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Publié le 27/10/2021
Auteur : medias24