"Ces formes d’exploitation hideuses des enfants requièrent une mobilisation constante et soutenue des autorités gouvernementales et locales, des partenaires et de la société civile dans toutes ses composantes, à commencer par la cellule familiale, l’école et les associations de parents d’enfants, qui nous semblent devoir retenir une attention particulière de notre part", a affirmé le diplomate marocain, qui s’exprimait devant la 9e session du Conseil des droits de l’homme (CDH).
"Nous estimons qu’un effort conjugué de sensibilisation des enfants, dès leur jeune âge, par ces trois acteurs importants contribuerait grandement à réduire les risques d’exploitation de cette tranche vulnérable de la population, notamment dans les pays en développement où elle dépasse souvent le tiers de la population", a-il dit lors du débat qui a suivi la présentation par le rapporteur spécial, Mme Najat M’jid Maala, d’un rapport intitulé "La vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants".
Il a rappelé que le Maroc a toujours soutenu que le traitement de cette question doit prendre en considération les dimensions sous-régionale, régionale et internationale de ce phénomène dont la persistance est due à l’implication des réseaux de crime international organisé, se félicitant de l’accent mis sur ces dimensions dans le rapport du rapporteur spécial et de l’intention exprimée par cette dernière de les intégrer pleinement dans l’exécution de son mandat.
De même, a poursuivi M. Loulichki, une attention particulière devrait être accordée, en collaboration avec d’autres détenteurs de mandats, au nouveau phénomène d’utilisation des nouvelles technologies de l’information comme moyen de violation des droits des enfants, en particulier en ce qui concerne la vente et la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.
Il a dit partager la démarche pragmatique du rapporteur spéciale sur la nécessité d’adopter une approche globale, constructive et intégrée pour la gestion de la question de la vente d’enfants, de la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.
Seule une telle approche, a-t-il insisté, permettra d’engager des actions concrètes, réalistes et réalisables, soulignant également l’importance du partage des bonnes pratiques et de l’information comme stratégie pouvant aider à combattre ce fléau.
M. Loulichki a rappelé à cette occasion l’engagement du Maroc à promouvoir la situation de l’enfant et à adapter la législation nationale aux normes internationales prévues en la matière pour la consécration, pleine et entière, des droits fondamentaux universellement reconnus de l’enfant, précisant que le Royaume a mis en place, dans le cadre du Plan d’action adopté à l’issue de la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur les droits de l’enfant, un Plan d’action national pour l’enfant (PANE) intitulé "un Maroc digne de ses enfants", dont l’un des principaux objectifs est la protection contre la maltraitance et l’exploitation des enfants, notamment la vente et la prostitution.
Le Plan d’action marocain, a-t-il fait remarquer, se distingue par sa démarche participative dans toutes les étapes du processus, ainsi que par sa dimension citoyenne qui lui permet d’engager des mesures pour la protection des enfants en situation difficile et la lutte contre les disparités liées au genre.
Quant aux mécanismes de suivi et d’évaluation des mesures, ils constituent des leviers d’apprentissage de l’intersectorialité, du partenariat, de la culture, de la gestion axée sur les résultats et de pilotage des politiques publiques dans le domaine du développement social en général et de l’enfance en particulier, a ajouté le diplomate marocain, rappelant dans ce contexte l’organisation au Maroc, en mai dernier, du 12e Congrès national des droits de l’Enfant sous le thème "La promotion des droits de l’enfant : quel rôle pour les acteurs locaux?".
Ce Congrès a constitué, a-t-il dit, une occasion pour l’évaluation du Plan d’action national pour l’enfance (PANE), deux ans après sa mise en œuvre, et la consolidation des mesures pour le renforcement du rôle des acteurs locaux pour la promotion des droits de l’enfant sur les plans régional et local.