C’EST officiel. Les PME ont enfin leur code de bonne gouvernance. Pour son lancement effectif, une rencontre est prévue aujourd’hui, vendredi 18 décembre, au siège de la CGEM. Elaboré par la Commission nationale de gouvernance d’entreprise (CNGE), ce document est, rappelons-le, une annexe au code marocain de bonnes pratiques de gouvernance d’entreprise publié en mars 2008. A l’instar d’une charte d’éthique, ce code constitue un recueil de lignes de conduite et de recommandations à l’attention des PME en général et des entreprises familiales en particulier. Il passe au peigne fin les relations au sein de l’entreprise même et avec les différentes parties prenantes (fournisseurs, clients, banques, bailleurs de fonds…). Le code a pour but d’aider les dirigeants de PME et entreprises familiales à intégrer progressivement un ensemble de règles et de bonnes pratiques adaptées à leur réalité socioéconomique. L’objectif, in fine, est de faire progresser leur performance, compétitivité, rentabilité et croissance, tout en améliorant leur image auprès des investisseurs, des banques et des autres parties prenantes (employés, clients, fournisseurs, administration…). Ainsi, pour commencer, la PME est encouragée à avoir une vision et une mission bien explicitées. En effet, souligne le document, «un bon positionnement stratégique confère à l’entreprise un avantage concurrentiel durable et contribue à la création d’emplois et de richesses». Autre recommandation: le recours aux conseillers externes (experts-comptables, commissaires aux comptes, consultants…). L’idée est, pour le chef d’entreprise, de confronter ses idées et ses choix avec le vécu et l’expertise de conseillers et experts en différentes situations (élaboration de diagnostics stratégique, financier…, accès plus facile au financement des banques, ouverture à l’international…). Un troisième commandement a trait, quant à lui, au dispositif de gestion. Le code encourage la PME à se doter, à l’instar de la société anonyme à conseil d’administration ou à conseil de surveillance et directoire, d’un «conseil de gérance». Celui-ci interviendrait dans la prise des décisions concernant les affaires importantes et stratégiques. Il permettrait d’intégrer les préoccupations des parties prenantes et de fournir des avis au comité de direction et au management. Il aiderait enfin à sauvegarder les intérêts de la société en cas de crise et/ou de conflits. A côté, le code incite les chefs des PME à disposer d’une équipe dirigeante performante, et à une meilleure implication des actionnaires ou associés. Sur un autre registre, le code conseille aux entreprises d’adhérer aux associations professionnelles et patronales et de nouer des liens étroits ainsi que des interactions régulières. Le code s’attarde sur les entreprises familiales au vu de leur particularisme. Pour ce type particulier d’entreprises, dont la pérennité est souvent menacée par des problèmes de succession et de relève, le code préconise, entre autres, l’adoption du conseil familial ou encore un plan de succession. Il s’agit d’un processus (documenté le cas échéant, sous forme de plan de succession) permettant d’identifier, évaluer et préparer les successeurs potentiels. Khadija EL HASSANI |
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