La crise persiste chez les comptables agréés. Des recettes en baisse, une loi qui limite le périmètre d’intervention des professionnels et la concurrence d’acteurs non autorisés sont quelques-uns des principaux facteurs qui tirent l’activité vers le bas. «Nos cabinets souffrent d’une baisse considérable de chiffres d’affaires et de la détérioration des portefeuilles clients», dévoile El Ghali Khadir, président de l’Union nationale des comptables agréés du Maroc (UCAM). Cette situation provient, selon la profession, de l’étroitesse du champ d’intervention défini par la loi. En effet, les prestations sont limitées au B.a-ba de la comptabilité, à savoir l’ouverture, la fermeture et la supervision des comptes, en plus du conseil juridique, fiscal et financier. Et pour ne rien arranger, l’activité est polluée par des intervenants qui ne sont soumis à aucun contrôle, se plaint la profession. «Aujourd’hui, tout le monde fait des bilans comptables à des prix très bas», déplore le président des comptables agréés.
La profession n’attire plus grand monde
D’une part, cela a un effet très négatif sur la profession, de l’autre, les revenus potentiels des cabinets agréés est aspiré par ces prestataires peu scrupuleux. Pour combattre ce fléau, l’union des comptables agréés suggère à la Direction générale des impôts de n’accepter que les déclarations préparées par les professionnels de la comptabilité.
Afin d’améliorer structurellement la situation de la profession, l’UCAM est en train de préparer les amendements de la loi 127.12 relative à la profession et instituant une Organisation des comptables agréés (OCA), tout en élargissant le champ d’action. Les professionnels souhaitent intervenir dans le diagnostic et l’évaluation des entreprises. Des missions qui existaient dans le projet de loi 22-08 qui a été retiré pour être remplacé par l’actuelle loi (127.12).
Par ailleurs, l’Union des comptables agréés propose la supervision des comptabilités et le conseil aux entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires de moins de 10 MDH. Cela pour améliorer le niveau des prestations des PME au Maroc.
Aujourd’hui, il semble que la profession n’attire plus. Le nombre de comptables agréés s’élève à 1665 inscrits. A cela s’ajoutent 2400 qui exercent le métier mais qui n’ont pas encore le statut. «Cette population doit absolument intégrer le corps des comptables agréés par des modules de formation», souligne El Ghali Khadir.
SOUFIANE NAKRI