Après plusieurs années, le projet de fusion des agences de promotion des exportations du Maroc est enfin acté. Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, de l’Investissement et de l’Économie numérique, a réussi à faire passer le projet de loi relatif à la création de l’Agence marocaine de développement des investissements et exportations (AMDIE).
Le texte a été adopté le mardi 8 août par la Chambre des représentants, en deuxième lecture. De ce fait, le Centre marocain de la promotion des exportations (Maroc Export), l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI) et l’Office des foires et des expositions de Casablanca (Ofec) n’ont plus que trois mois avant de devenir une seule et même institution publique.
La nouvelle agence aura pour mission de mettre en œuvre la stratégie de l’État dans le développement des investissements nationaux et étrangers, mais aussi de promouvoir et encourager les exportations de différents produits et services tout en tenant compte des autres secteurs et instances qui oeuvrent à la promotion des investissements et des exportations.
L’AMDIE réalisera aussi des études de prospection pour des opportunités d’affaires, accompagnera les hommes d’affaires investissant à l’étranger, recevra les investisseurs et leur fournira les informations en vue de les accompagner dans la gestion de leurs projets d’investissement au Maroc.
En plus, elle jouera le rôle du communicant en chef du Maroc en proposant au gouvernement une stratégie en matière de communication, en veillant à son application, outre la promotion de l’offre exportable marocaine.
« Le personnel en fonction à l’AMDI, à Maroc Export et à l’Ofec, à la date d’entrée en vigueur de la loi, sera transféré à l’AMDIE. Dans l’attente de l’entrée en vigueur du statut particulier du personnel de l’Agence, le personnel demeurera régi par le statut particulier qui lui était appliqué à la date de son transfert », nous explique une source ministérielle.
« La situation conférée par le statut du personnel de l’AMDIE ne saurait, en aucun cas, être moins favorable que celle détenue dans leur cadre d’origine à la date de leur transfert », ajoute notre interlocuteur. En effet, le souci du ministère de l’Industrie est de rassurer le personnel qui officie dans ces différentes institutions.
Ainsi, un statut du personnel de l’AMDIE sera discuté en concertation avec les syndicats les plus représentatifs. En attendant, « le personnel intégré conserve l’intégralité des droits et avantages dont il bénéficiait dans son cadre d’origine « , nous explique notre source qui nous précise par ailleurs que les contrats et programmes engagés par chaque entité seront transférés à la nouvelle et honorés par celle-ci.
Mais la plus importante question est de savoir qui présidera aux destinées de cette super agence sur laquelle le gouvernement fonde beaucoup d’espoir pour améliorer les performances du Maroc en matière de promotion et développement des investissements et des exportations. Le futur patron de l’AMDIE sera-t-il choisi parmi les dirigeants des trois institutions appelées à fusionner, à savoir Zahra Maarifi (Maroc Export), Aziz Alami Gouraftei (Ofec), et Hicham Boudrâa qui depuis assure la direction d’intérim de l’AMDI depuis le départ de Hamid Ben Lafdil? Ou alors choisira-t-on un profil différent ? Les langues se lient à l’évocation de ce sujet.
En revanche, on sait que la nouvelle agence sera dotée d’un conseil d’administration composé de représentants de l’administration, du président de l’association des présidents des régions, du président de la fédération des chambres de commerce, d’industrie et des services, d’un représentant des associations des exportateurs, d’un représentant des organisations professionnelles des employeurs les plus représentatives, d’un représentant des établissements d’assurances et les instances y afférentes et de quatre experts désignés en vertu d’un décret et tenant compte de leurs compétences en matière d’investissement et d’export.
D’ailleurs, l’association des exportateurs du Maroc avait émis certaines réserves sur ce point. Tout en s’accordant sur le principe de fusion des trois organismes, les exportateurs se sont exprimés en juillet 2016 au moment de l’annonce officielle du projet de fusion. « Il faut placer la promotion au sein d’une même plateforme sous le contrôle effectif d’un comité paritaire public/privé, et non plus sous un conseil d’administration, souvent pléthorique et dont la fonction est d’enregistrer les propositions et les présentations le jour de la tenue du conseil « , avaient-ils déclaré. Leur proposition n’a peut-être pas été retenue, mais leur représentant siègera au sein du conseil d’administration…
Par Hayat Gharbaoui
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