Huit recommandations pour promouvoir le e-commerce

Huit recommandations pour promouvoir le e-commerce

Publié le : - Auteur : L'Economiste

«Le commerce électronique se porte mal au Maroc», énonce Taïeb Debbagh, secrétaire général du ministère de l’Industrie, du Commerce, et des Nouvelles technologies. Les quelque vingt sites marchands marocains actuellement actifs sur le net et le faible taux de transaction en ligne chez les détenteurs de carte de crédit en témoignent. Telle fut donc la prémisse du tout premier séminaire sur le e-commerce tenu au Hyatt Regency jeudi dernier. L’événement, organisé par l’hebdomadaire Le Reporter en partenariat avec le ministère, a rassemblé plusieurs acteurs de l’industrie des transactions en ligne du pays pour se clôturer sur huit recommandations, toutes orientées vers la promotion de ce secteur économique émergent au Maroc. Parmi les niches de développement potentielles: les secteurs marchands comme le tourisme, l’artisanat, le transport aérien, les grands facturiers et les magasins d’équipement.

· Les recommandations

«Nous mettrons en place un comité e-commerce composé de membres du ministère, de l’ANRT, de la CRI et d’autres parties prenantes pour discuter des mesures à prendre afin d’inciter et accompagner les entreprises dans la vente et la présence de services en ligne», concluait Debbagh en guise de première innovation. Conjuguées aux nécessités d’incitation, de fidélisation, de démocratisation du secteur, d’assistance et de promotion du multicanal, les autres recommandations mettent l’accent sur d’autres obstacles majeurs au développement de ce secteur économique. À commencer par la confiance du consommateur dans la sécurité du paiement et de la transaction. «C’est là un manquement que la présence d’un tiers confiance pourrait combler en exposant par exemple son logo sur le site», explique Hakima El Alami de la direction des opérations monétaires et des changes de Banque Al-Maghrib. Selon elle, la création d’une autorité certifiée équivalente à la française «Verising», spécialisée dans la sécurisation des transactions en ligne, serait de mise. La spécificité marocaine y joue aussi son rôle en ce que la culture du paiement à la carte «n’est pas dans ses mœurs, qui suggèrent plutôt le marchandage par proximité», renchérit-elle. Ce manque de confiance est aussi intimement lié au vide juridique qui persiste dans le domaine des nouvelles technologies au Maroc. Pour l’expert Abderrazak Mazini, patron de Jurisnet et conférencier à l’événement, «il reste à établir la responsabilité des acteurs agissant dans une plateforme d’Internet en général, et plus particulièrement de commerce électronique». Il souligne par ailleurs que «d’autres questions connexes sont à clarifier comme le secret des correspondances électroniques, la protection des données personnelles, la protection des consommateurs…». Des questions qui pourraient trouver réponse dans le projet sur la protection des données personnelles bloqué depuis 2000.
La fonction logistique reste aussi un maillon faible dans la chaîne valeur du commerce électronique. Pour Samira Gourroum de Maroc Télécommerce, cela est dû à «un manque d’informations nécessaires chez les entreprises qui n’ont souvent pas les moyens pour développer cette technologie». Pour la principale intéressée, une optimisation des métiers d’accompagnement aux PME, qui représentent à elles seules près de 80% des entreprises marocaines, est nécessaire. Un chapeau que pourraient par exemple porter l’État, une «Web agency» ou un organisme spécialisé.

F.O.D.
Source : http://www.leconomiste.com du 29 mai 2008

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