Les radars fixes inquiètent les loueurs de véhicules

Les radars fixes inquiètent les loueurs de véhicules

Publié le : - Auteur : L'Economiste

Le nouveau code de la route donne des sueurs froides aux loueurs de voitures. Depuis l’entrée en application du code, de nombreuses zones d’ombres inquiètent les professionnels de la location. Les loueurs de véhicules sans chauffeur dénoncent de nombreuses aberrations. A leur tête, les procédures liées aux infractions d’excès de vitesse, détectées par les radars. «Nous déplorons l’absence de concertation du département de Transport en amont et en aval de l’application du nouveau code», fustige Tarik Dbilij, président de l’Association des loueurs automobiles (Alascam). Ce qui inquiète le plus les loueurs, ce sont surtout les premières amendes salées qui vont tomber incessamment pour sanctionner les excès de vitesse. La gestion du système des radars automatiques implique que les contraventions doivent être adressées au propriétaire du véhicule dont le nom figure sur la carte grise et non au locataire. Le statut de loueur veut que ce soit lui le propriétaire et le premier responsable du véhicule. Ce qui rend la situation encore plus compliquée pour le suivi et le paiement des amendes par les véritables contrevenants. «Prenons l’exemple des touristes étrangers qui louent des voitures, commettent des infractions et repartent chez eux. Comment voulez-vous que le loueur sache s’ils ont commis des infractions?» s’interroge le président de l’Alascam. C’est dire que l’impunité des conducteurs étrangers soulève un véritable problème. Sur ce point précis, le ministre de tutelle, Karim Ghellab, avait précisé que c’est le propriétaire du véhicule qui reçoit la notification de l’infraction. «Il doit soit payer l’amende s’il est l’auteur de l’infraction, soit apporter la preuve de l’identité du conducteur de son véhicule au moment de l’infraction».
Les loueurs redoutent également des problèmes avec les entreprises qui disposent de flottes importantes. Pour plus de traçabilité, les grandes structures devront systématiquement disposer de services dédiés à la gestion du parc avec la tenue de registres. Auquel cas, il devient plus logique et donc rentable pour les entreprises d’acquérir des véhicules en propre. Ce qui annonce un manque à gagner pour la location longue durée (LLD).
Sur un tout autre registre, le vol de voitures, qui est devenu récurrent ces derniers temps, expose de plus en plus les loueurs. Avant de détecter le vol, il se passe un temps. Or, c’est durant cette période que les infractions sont commises. Là encore, la corporation des loueurs manque de visibilité. Aujourd’hui, les professionnels de la location de voitures sollicitent le département de Ghellab pour clarifier ces zones d’ombres. Pour mieux cerner les nouvelles procédures, la formulation d’un cahier des charges précis, qui éclaircit les procédures exactes, délimite les responsabilités client/loueur (contraventions lors de la location, la situation des touristes, vol…), est sollicitée.
La corporation des loueurs de voitures affiliés à l’Alascam dispose de quelque 38.000 véhicules entre longue et courte durée. Chaque année, les opérations de renouvellement du parc portent sur 15.000 véhicules. Une activité qui revendique un chiffre d’affaires de 2 milliards de DH par an.

Amin RBOUB

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