Concurrence: La feuille de route de Benamour

Concurrence: La feuille de route de Benamour

Publié le : - Auteur : L'Economiste

Pas de figuration. Abdelali Benamour est formel, le Conseil de la concurrence mènera sa mission jusqu’au bout. Le président du Conseil en a clairement exposé les orientations lors de la cérémonie d’installation des membres, organisée le 6 janvier à Rabat. Cette feuille de route s’appuie sur une communication ouverte sur les objectifs et les moyens du Conseil. «L’option pour la transparence nous impose des engagements solennels sur lesquels nous devons rendre compte», explique Benamour.
Réguler le fonctionnement du marché par la concurrence, tout en préservant les intérêts du consommateur et assurer une meilleure compétitivité, n’est pas une mince affaire. Ainsi, le Conseil sera amené à gérer le paradoxe du respect de la liberté du marché et des prix, d’une part, et de veiller à la mise en œuvre de la concurrence loyale, d’autre part. Pour cela, le Conseil décline son programme en deux phases cruciales, étalées sur 2 ans. Ainsi l’exercice 2009 va s’articuler autour de trois directions. D’abord, il s’agit de répondre aux saisines que les partenaires du Conseil (voir L’Economiste du mardi 6 janvier) vont formuler. Ensuite, il faudra mettre en place une stratégie de communication, de sensibilisation et de formation dédiée particulièrement aux acteurs de la concurrence. Enfin, une étude de concurrentiabilité sectorielle, ciblant les branches d’activité relevant plus des produits de consommation de base et des secteurs protégés à l’importation, est prévue.
Sur le plan institutionnel en 2009, la feuille de route fait la part belle à cinq gros dossiers. La question de l’autonomie financière, gage de toute indépendance, figure en bonne place, en attendant d’acquérir le statut décisionnel. Il sera également question de délimiter le champ d’action des différents intervenants directs ou indirects sur la problématique, notamment les Affaires économiques et générales, les ministères du Commerce et de l’Industrie ainsi que l’Agriculture. Sont concernées aussi par cette clarification certaines instances de régulation sectorielle (ANRT, HACA, Bank Al-Maghrib) et autorités administratives s’occupant de la compétitivité du tissu économique.
Le volet institutionnel portera également sur les rapports avec le monde économique, avec qui le Conseil arrêtera les règles du jeu de la concurrence. De même, il est question de mettre à niveau l’économie nationale par rapport aux échéances d’ouverture de 2010-2012. Il s’agit aussi de mieux positionner le pays dans le cadre de son partenariat rapproché avec l’Union européenne. Par ailleurs, durant cette première année d’exercice, le Conseil doit se doter d’un local, d’équipements adéquats et des ressources humaines qualifiées en économie et droit privé.
Enfin, Benamour engage tous les membres du Conseil, 12 au total, pour l’exercice 2010, à entreprendre des actions pour répondre concrètement aux deux missions pour lesquelles ils sont investis: la défense du consommateur et la compétitivité du tissu économique. Mais cela suppose la transformation du Conseil en autorité autonome et décisionnelle vis-à-vis de tous les pouvoirs, comme c’est le cas un peu partout dans le monde.


Casting

Le décret portant nomination de Abdelali Benamour à la présidence du Conseil de la concurrence, publié le 15 octobre 2008, désigne également les 12 membres de l’instance, dont 6 anciens membres ont été renommés. Il s’agit de:
Représentants du gouvernement
– Abderrazk El Amrani, ministère de la Justice,
– Hicham Smahi, ministère de l’Intérieur
– Samir Mohamed Tazi, ministère des Finances
– Bensalem Belkourati, secrétariat général du gouvernement, ex-membre
– Mohamed Rachid Baina, Affaires économiques et générales
– Mohammed Taamouti, Haut commissariat au plan
Représentants du monde juridique, économique de la concurrence et de la consommation
– Larbi Jaidi, ex-membre
– Rachid Mrabet, ex-membre
– Mohamed El Mernissi, ex-membre
Représentants des Fédérations et Chambres professionnelles
– Chafik Rachadi, parlementaire
– Mohamed Kadari, ex-membre
– Lahcen Bijdiken.

B. T.

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