Chambres d'agriculture : Cadre juridique obsolète

Chambres d'agriculture : Cadre juridique obsolète

Publié le : - Auteur : Le Matin

D’où la nécessité d’une refonte du cadre institutionnel de ces chambres, le cadre juridique actuel est jugé «obsolète et inadapté » au contexte socio-économique du monde agricole et rural. « Une redéfinition des missions des Chambres est d’autant plus nécessaire que certaines organisations professionnelles agricoles privées évoluent et s’organisent de manière efficace à l’échelon déconcentré en vue de répondre à la nouvelle donne de l’économie agricole. Les coopératives et les associations agricoles sont devenues de véritables acteurs du développement agricole », ajoute le rapport.

L’analyse des états financiers a permis à la Cour de constater que l’essentiel du budget des Chambres provient du budget général de l’Etat. Les 37 Chambres ont bénéficié durant les cinq dernières années d’une subvention globale d’environ 140 millions DH. Une revue de l’ensemble des réalisations, depuis leur création, a montré que « les missions de base restent très faibles, en deçà des objectifs qui leur sont fixés ». Ce phénomène a été accentué, précise-t-on, par la dilution des moyens humains et financiers mobilisés et aucun effort n’a été déployé pour assurer l’adéquation entre les missions et les actions envisagées.

Cette situation proviendrait, selon la Cour, de l’absence de vision et de stratégie propre à ce secteur, clairement définies par les pouvoirs publics et le ministère de tutelle. « Tous ces facteurs constituent, sans nul doute, un frein majeur et leurs effets seraient plus préjudiciables pour le secteur si des réformes institutionnelles et organisationnelles profondes tardaient à venir », conclut le rapport des magistrats.

Au moment où quatre présidents de chambres se sont abstenus de commenter les remarques de la Cour, le président de la Chambre de Kénitra dit n’avoir aucune objection sur le contenu du rapport et qu’il est « tout à fait d’accord sur le fait que la situation actuelle des Chambres d’agricultures constitue un handicap pour une organisation de la profession ».

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